Ouvrir une clinique privée

L’ouverture d’une clinique privée est un projet de grande envergure. L’initiative demande à se préparer avec minutie. En effet, au-delà des moyens financiers et logistiques à déployer, le professionnel de santé doit également respecter certaines démarches. Il s’agit des conditions spécifiques adossées à la création d’une société hospitalière en territoire Français. 

Comment ouvrir une clinique privée en France ? Quelles sont les démarches à suivre pour ouvrir une clinique privée ?

Découvrez dans ce guide, les explications point par point de nos experts Gowork.

Qu’est-ce qu’une clinique privée ?

Une clinique privée est un établissement ou un groupe d’établissements hospitaliers, qui proposent des soins et un suivi médical aux patients. Il s’agit encore d’une société libérale dans laquelle les praticiens exercent leurs fonctions au quotidien.

En France, la clinique privée est la désignation d’une société de santé à but lucratif. Celle-ci est dirigée par un ou plusieurs médecins enregistrés au Conseil National de l’Ordre des Médecins

Quelles sont les démarches à suivre pour ouvrir sa clinique privée ?

L’ouverture d’une clinique privée est un processus long, dans lequel chaque étape doit être minutieusement respectée. Ces étapes sont :

L’étude du marché

Avant toute initiative, il serait judicieux d’étudier l’environnement dans lequel vous vous lancez. Toute improvisation serait comme foncer tête baissée droit dans un mur. À ce titre, les questions à vous poser doivent avant tout être centrées sur les éléments suivants :

• Les cibles : quels types de patients allez-vous soigner ? Quel apport pour votre patientèle ? La réponse à ces questions, vous permettra de connaître le foyer social de votre cible (défavorisée, classe moyenne ou prémium) ;
• Vos concurrents : l’étude de marché vous aide également à déterminer vos concurrents et par ricochet, votre plus-value. Par exemple, si dans une localité, il existe déjà une clinique dentaire, il serait prudent d’y proposer d’autres services.

• Le lieu d’implantation :la réalisation d’une étude de marché vous aide à déterminer quel sera le meilleur endroit pour implanter votre clinique privée. En France, les cliniques installées en zone fragile bénéficient d’une aide financière. Celle-ci est accordée en deux tranches, notamment 50 % à l’ouverture et 50 % après un an de service ;
• L’implication de la population à votre projet : cette mesurevous aide à connaître l’intérêt de la population à voir votre projet porté à jour. Ceci étant, vous pouvez procéder par un sondage en relevant les avis pris individuellement.

Somme toute, l’étude du marché est une étape initiale à prendre très au sérieux. C’est une sorte de garde-fou qui vous permettra d’éviter tout mauvais faux pas. Le processus d’étude de marché peut être long (la vérification des concours est un processus long et complexe), mais le temps passé en vaut la peine.

La rédaction du business plan ?

Le business plan vous permet de faire ressortir la faisabilité de votre projet. Il s’agit d’un document qui doit contenir les informations collectées lors de l’étude du marché. Tout aussi, votre business plan doit contenir un plan financier présentant vos apports personnels et vos besoins.

Rédiger un tel document vous aide à trouver et convaincre de potentiels investisseurs tels que les banques, les sponsors. Ceux-ci pourront vous accompagner tout au long de la création de votre clinique privée.

Le financement de votre clinique privée

À ce propos, il existe plusieurs sources de financement. Vous pouvez par exemple opter pour un prêt professionnel auprès d’une banque ou faire recours à un financement participatif. Pour ce dernier, il s’agit d’une aide de financement des personnes qui vous sont familières (famille, amis, connaissances, mécènes).

Par ailleurs, l’ouverture d’une clinique privée requiert un apport personnel. Pour une telle ambition, vous devez prévoir 30 000 à 35 000 euros. Toutefois, vous pouvez amortir certaines charges en associant à votre projet plusieurs autres médecins généralistes et/ou spécialistes.

Le choix de la forme juridique

Les cliniques privées peuvent adopter plusieurs formes juridiques. Les médecins exerçant dans ce secteur sont généralement soumis à des statuts juridiques tels que :

SELARL (Société d’Exercice Libérale À Responsabilité Limitée) ; SELAFA (Société d’Exercice Libéral À Forme Anonyme) ; SELAS (Société d’Exercice Libéral par Actions Simplifiées) ; SELCA (Société d’Exercice Libéral en Commandite par Actions).

Quelles sont les conditions administratives pour ouvrir sa clinique privée ?

L’ouverture d’une clinique privée ou d’une société hospitalière requiert de nombreuses démarches administratives.

Il s’agit de :

• Déclarer votre clinique auprès du Conseil National de l’Ordre des Médecins dans les 90 jours qui suivent  l’ouverture.
• Enregistrer votre activité au Registre des professionnels de santé ;
• Déclarer l’existence de votre clinique auprès de l’Agence Régionale de la Santé (ARS) ;
• Immatriculer votre clinique au centre de formation des entreprises suivant les 8 jours du lancement de votre activité ;
• Réaliser des démarches administratives auprès de l’URSSAF (Union de Recouvrement pour la Sécurité Sociale et les Allocations Familiales).

En plus de ces démarches, vous devez également souscrire une assurance notamment l’assurance responsabilité civile ou l’assurance de personnes.

Qui peut ouvrir une clinique privée ?

L’ouverture d’une clinique privée est réservée aux professionnels de santé. En tant que tel, vous devez au moins terminer votre formation professionnelle.

L’ouverture d’une clinique est également conditionnée par l’inscription au tableau de l’Ordre National des Médecins. Il s’agit d’une condition obligatoire qui ne doit faire défaut sous peine de poursuite judiciaire. 

Cette condition est encadrée par l’article 4161 alinéa 1 du Code de la santé publique. Les sanctions encourues vont des privations de liberté (2 ans) aux amandes (30.000 euros).

Est-il rentable d’ouvrir une clinique privée ?

Une clinique privée, comme toute entreprise, est une démarche risquée, mais qui, si elle est bien gérée, peut générer des revenus très intéressants et réguliers. Il est important de sélectionner de bons investisseurs et experts avec lesquels travailler dès le départ. Il est préférable de dépenser plus au début, car les coûts seront alors rentabilisés plus rapidement. De nos jours, il est également nécessaire de faire une bonne publicité, d’avoir un site web et de gagner la confiance des clients. Ces facteurs peuvent certainement augmenter la rentabilité d’une entreprise.

Quelle est la logistique à prévoir pour ouvrir votre clinique privée ?

L’ouverture d’une clinique privée passe par l’achat des équipements médicaux. À ce titre, le matériel déployé dépendra des moyens dont vous disposez. Les cliniques haut de gamme ou premiums exigent un matériel de pointe. À ce propos, vous devez avoir au sein de votre établissement hospitalier des équipements comme :

• Appareils de diagnostic médical (des appareils à rayon X, des scanners, de l’IRM) ;
• Équipement de laboratoire (des centrifugeuses, des micropipettes) ;
• Appareils de maintien de vie du patient (les appareils à dialyse, les ventilateurs médicaux ou encore les bouteilles d’oxygène).

Par contre, l’ouverture d’une clinique simple gamme requiert un équipement plus léger, mais tout aussi utile. Il s’agit des :

• Marteaux réflexes ;
• Oxymètres de pouls ;
• Lampes de diagnostic ;
• Abaisse-langues ;
• Otoscopes ;
• Stéthoscopes ;
• Thermomètres médicaux ;
• Appareils de radiologie.

Au regard de la population vieillissante, l’État français encourage de plus en plus les médecins à prendre l’initiative de mettre sur pied de telle structure. De plus, le contexte sanitaire a amené le Gouvernement à assouplir certaines règles inhérentes à l’ouverture d’une société libérale.

À présent, vous êtes mieux outillé pour répondre à la question de savoir “comment ouvrir une clinique esthétique en France”. Vous pouvez vous lancer en respectant les démarches de création d’une société libérale.