Pourquoi travailler dans la fonction publique ?

9 avril 2024
8 minutes
fonction publique

Pourquoi travailler dans la fonction publique ? Une question qui revient assez fréquemment dans les échanges de jeunes qui réfléchissent à leurs plans de carrière. Bien que plus de français se tournent vers le secteur privé et l’entrepreneuriat, la fonction publique n’en demeure pas moins séduisante. Elle offre une pléthore d’avantages que certains occultent malheureusement dans leurs analyses. GoWork vous propose justement ici un « throwback » sur les prérogatives du fonctionnaire.

Qu’est-ce qu’un fonctionnaire ?

Le fonctionnaire est un agent du service public qui bénéficie d’un emploi permanent. Il peut, au cours de sa carrière, travailler pour un seul organisme, faire l’objet d’un ou plusieurs détachements. Il est dans ce cas affecté à un autre emploi de la fonction publique ou même dans le secteur privé. Cependant, il garde un lien étroit avec sa tutelle administrative.

L’accès aux emplois publics se fait normalement par concours. Cela permet de distinguer les fonctionnaires des contractuels. Ces derniers sont, comme l’indique leur nom, des agents publics recrutés par contrat de droit public et même parfois privé. Il appartient ainsi à chaque administration ou service, d’embaucher le complément d’employés dont elle a besoin pour remplir efficacement ses missions. Vous l’aurez compris, les contractuels ne bénéficient guère du même statut que les lauréats des concours de la fonction publique. Ils ne jouissent par conséquent pas des mêmes prérogatives ou avantages.

Pourquoi devenir fonctionnaire ?

Bien des français sont encore séduits par la fonction publique. À bien y réfléchir, de nombreuses raisons peuvent justifier ce choix de carrière. Listons-en quelques-unes.

La fonction publique : premier pourvoyeur d’emplois en France !

La fonction publique est sans équivoque le premier employeur et recruteur de France. Elle représente un taux d’employabilité de 21,1%, soit 5,3 millions d’employés. Ces chiffres représentent les ⅕ du nombre total de travailleurs actifs dans le pays. Le personnel est ici dispatché entre trois démembrements à savoir :

  • La fonction publique d’Etat

Elle draine à elle toute seule la moitié des agents publics.

  • La fonction publique territoriale ;

Elle emploi le tiers des personnels de la fonction publique.

  • La fonction publique hospitalière.

C’est un secteur dans lequel les effectifs ne cessent de s’accentuer. En 2020, on enregistre plus de 21 400 salariés, soit  +1,8 %.

La fonction publique : un emploi sécurisé !

La sécurité de l’emploi constitue en effet l’un des avantages les plus importants de la fonction publique. Dans le secteur privé, le salarié est lié à son employeur par un contrat et les deux parties sont régies par le code du travail. Celui-ci fixe alors les conditions et modalités de licenciement . Ainsi, l’employé peut facilement se voir évincer pour absence de productivité.

Le fonctionnaire bénéficie, quant à lui, d’un régime plus sécurisant. Ceci est dû au fait qu’il n’est pas soumis au diktat des chiffres, base même du capitalisme. De plus, l’opportunité de la décision ne lui appartient pas. Il travaille donc avec plus de sérénité et ne connaît que très rarement la pression tout au long de sa carrière.

Emploi fonction publique : un bon plan de carrière !

La fonction publique est aussi moins compétitive que le secteur privé. Elle offre de ce fait de meilleures perspectives d’évolutions ou opportunités de carrière. L’entreprise privée recrute essentiellement sur la base des compétences, de l’expérience et de la productivité. En plus, la structure de l’organigramme est si close qu’il se crée parfois un véritable plafond de verre difficile à briser.

Les fonctionnaires ne rencontrent heureusement pas ce problème. Les avancements ici sont de fait. Par ailleurs, de nombreux postes sont ouverts chaque année. Cela est dû à une forte demande en ressources humaines et aux nombreux départs à la retraite. Vous êtes ainsi certain, qu’importe votre âge, d’accéder aux postes de décision avec l’ancienneté.

Par ailleurs, la mobilité professionnelle est bien plus simple dans la fonction publique que dans le secteur privé. En effet, le service public couvre toute l’étendue du territoire national. Ceci permet de vous affecter facilement d’une région à une autre, selon votre situation et les besoins émis. Vous n’aurez par exemple pas à vous installer loin de votre famille à cause du travail. Les affectations tiennent généralement compte de ce détail.

La fonction publique : une carrière dynamique pour un traitement évolutif

Si la fonction publique vous offre un emploi à vie, elle ne vous confine certainement pas à un poste spécifique. Ainsi, vous pouvez par exemple prétendre à une carrière dans la fonction publique hospitalière, même si votre intégration s’est faite dans la territoriale. C’est dire que selon vos aspirations, vous pouvez librement partir d’un secteur à un autre et faire évoluer vos missions en même temps que vos compétences et votre employabilité.

Ce dynamisme entraîne par ailleurs une amélioration du traitement salarial. Il faut savoir que la rémunération de l’agent public repose sur un indice qui, lui, est fonction de son statut, sa catégorie et son ancienneté. Le traitement est par conséquent progressif à mesure que le temps passe et que l’agent public avance dans sa carrière. Pour le calculer, il suffit de se référer à la grille indiciaire et d’y ajouter les émoluments et autres compléments de salaire dont bénéficie l’intéressé.

Les catégories socioprofessionnelles et leurs rémunérations

De manière hiérarchique, le personnel de la fonction publique est classé selon les diplômes en trois catégories socioprofessionnelles (A, B et C). La catégorie A compte elle-même quatre sous-catégories que sont les hauts fonctionnaires, les fonctionnaires A+, les A types et les cadres (simples et supérieurs).

Titulaires d’un bac +3, les premiers occupent habituellement des postes d’encadrement supérieur. Vous y trouverez les directeurs généraux, les préfets, les chefs d’établissements publics dont les rémunérations mensuelles oscillent entre 5 000 et 6 500 €. Avec un salaire mensuel de 3 000 à 3 500 €, les deuxièmes sont enseignants d’université avec un grade de professeur agrégé, ingénieurs ou architectes d’Etat. Pour un salaire de 2 500 à 2 800 €, les inspecteurs et les enseignants des écoles secondaires constituent la sous catégorie des A types. Les cadres de la fonction publique perçoivent quant à eux 1 800 à 2 200 € par mois.

La catégorie B compte pour sa part les contrôleurs des différents départements ministériels, les techniciens supérieurs, les éducateurs et les assistants (sociaux, de bibliothèques, etc.). Le niveau requis ici est le baccalauréat, mais les profils les plus rencontrés sur le terrain sont les BTS (Brevet de Techniciens Supérieurs) et les titulaires de licence. Ce personnel touche entre 1 500 et 1 800 € par mois. La catégorie C regroupe les agents publics dont les missions sont assimilées aux fonctions des secrétaires d’entreprises privées. Il s’agit entre autres des policiers adjoints, auxiliaires de puériculture et préposés des postes dont la paie mensuelle est de 1 200 à 1 400 €.

femme au travail dans un bureau

Quels sont les inconvénients à travailler dans la fonction publique ?

Vous vous en doutez, travailler dans la fonction publique n’a pas que des avantages. Si vu de l’extérieur, le secteur paraît intéressant, il faut en effet se rapprocher des agents publics pour réaliser qu’ils ont, eux aussi, pas mal de revendications. L’une des plaintes qui revient d’ailleurs le plus concerne la rigidité des salaires. Ils sont en effet fixés par l’administration centrale et il est impossible d’envisager une négociation comme dans le secteur privé. Qu’elle vous satisfasse ou pas, vous n’avez alors d’autres choix que d’accepter votre rémunération et de guetter patiemment vos avancements.

En outre, qui dit fonction publique, dit lenteur administrative. Le service public à toujours été caractérisé par sa lourdeur protocolaire et procédurale. Une entorse qui ralentit le traitement des dossiers du personnel public et freine même parfois l’accès aux avancements et autres prérogatives. Vous pouvez ainsi peiner à obtenir une mutation et dans certains cas même, vous la voir refuser pour nécessité de service.

Rappelons pour conclure que la fonction publique est le premier pourvoyeur d’emplois en France. Elle vous offre un emploi permanent et sécurisé avec d’excellentes opportunités de carrière et une ascension adossée sur l’ancienneté. Les salaires y sont également intéressants, même s’ils ne sont pas négociables. En revanche, vous pourrez essuyer quelques déconvenues du fait des lourdeurs administratives et dites adieu aux indemnités journalières de la CPAM (Caisse primaire d’Assurance Maladie).