Quand la prime de précarité n’est pas due ?

22 janvier 2024
5 minutes
Quand la prime de précarité n’est pas due

Au terme d’un CDD, tout salarié devrait normalement percevoir une prime dite prime de précarité. Cette indemnité vise à compenser la précarité de l’emploi, en offrant une protection financière au salarié qui se retrouve sans emploi de manière imprévue. Toutefois, il existe des cas où cette prime n’est pas due au salarié. 

Panoramique des conditions dans lesquelles la prime de précarité n’est pas versée au salarié dans cet article.

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Prime de précarité : en quoi cela consiste-t’il ? 

Encore appelée indemnité de fin de contrat, la prime de précarité est une forme d’indemnité que perçoit tout salarié au terme d’un contrat à durée déterminée ou d’un contrat intérimaire. Elle vise à compenser la précarité de l’emploi en raison de sa nature temporaire. Cette prime est régie par l’article L.1243-8 du Code du travail. Son montant équivaut à 10% de la rémunération brute totale perçue par le salarié pendant la durée de son contrat. 

Cette indemnité est due quels que soient le motif de la fin du contrat et la durée du CDD, sauf dans certains cas spécifiques prévus par la loi. Généralement, la prime de précarité est versée en même temps que le dernier salaire du salarié. Elle est soumise à l’impôt sur le revenu, à la CSG/CRDS et aux cotisations salariales.

Cette mesure vise à inciter les employeurs à recourir à des contrats à durée indéterminée (CDI) plutôt qu’à des CDD, en rendant les contrats temporaires plus coûteux. Elle contribue également à compenser la situation d’instabilité et d’incertitude que peuvent vivre les salariés en contrat précaire. Elle leur offre une certaine protection financière à la fin de leur contrat.

Le plus, le licenciement pour faute grave, lourde ou la démission d’un salarié lui font perdre le droit à la prime de précarité. Des exceptions sont toutefois faites au versement de cette prime.

Quels sont les cas où la prime de précarité n’est pas due ?

De façon courante, la prime de précarité n’est pas due dans certains cas spécifiques prévus par la loi. Ces situations dérogatoires sont limitées et répondent à des circonstances particulières. Voici quelques cas où la prime de précarité peut ne pas être due :

Contrat en vue de l’insertion professionnelle (CUI-CAE et CUI-CIE) 

La prime de précarité n’est pas due dans le cadre des Contrats Uniques d’Insertion en Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi (CUI-CAE) et en Contrat Initiative Emploi (CUI-CIE), la prime de précarité n’est pas obligatoire.

Contrat saisonnier

Un contrat saisonnier conclu pour des travaux qui ne peuvent être exécutés que pendant certaines saisons est également exempté de la prime de précarité. Cependant, cette exemption dépend des dispositions de la convention collective applicable en entreprise.

Contrat d’apprentissage

Généralement, les contrats d’apprentissage ne sont pas soumis à la prime de précarité, car ils suivent des règles spécifiques liées à la formation en alternance.

Contrat conclu pour une durée inférieure à un mois 

Si le contrat est conclu pour une période inférieure à un mois, la prime de précarité n’est pas due. Cette exemption vise à alléger les charges financières des employeurs dans le cas de contrats très courts, souvent utilisés pour des missions ponctuelles ou temporaires.

Licenciement pour faute grave ou lourde

Généralement, si la fin du contrat résulte d’une faute grave ou lourde commise par le salarié, l’employeur peut être dispensé de verser la prime de précarité. Cependant, la qualification de la faute doit être établie conformément aux dispositions légales.

Rupture anticipée à l’initiative du salarié 

Si le salarié rompt le contrat avant son terme pour un motif considéré comme légitime selon la loi, l’employeur peut être exempté du versement de la prime de précarité.

Comment calculer une prime de fin de contrat ?

De façon pratique, le montant de la prime de précarité est de 10 % de la rémunération brute totale pour tous les salariés concernés, peu importe la profession qu’ils exercent.

Calculons par exemple l’indemnité de fin de contrat d’un salarié qui perçoit un salaire de 1 500 euros par mois

  • CDD de 3 mois ; 
  • salaire brut mensuel de 2 000 euros. 

Au terme de son contrat, le salarié aura droit à une prime de précarité de 600 euros brut, d’après le calcul 10/6 000 euros perçus sur les 3 mois.

Si l’entreprise propose des formations professionnelles dans le cadre d’un accord collectif, d’entreprise pour les salariés en CDD, ce montant passe à 6%.

En fin de compte, le versement de la prime de précarité reste une obligation lors du départ d’un salarié en CDD. Toutefois,  certaines conditions permettent que cette dernière ne soit pas due lors du départ du salarié. Cet article s’est employé à vous présenter les cas dans lesquels l’indemnité de fin ne peut être versée à un salarié. Ne vous laissez pas avoir au soir d’un contrat à durée déterminée.