Comment détecter l’endométriose ?

Mise à jour 17 avril 2024
8 minutes

Douleurs pendant les règles ou lors des rapports sexuels, troubles digestifs, urinaires, saignements anarchiques, l’endométriose peut être détectée très facilement. Fréquemment cause d’infertilité chez les femmes, elle peut parfois passer inaperçue. 

Vous avez des symptômes et/ou des raisons de vous inquiéter ? Découvrez dans cet article, comment détecter cette maladie.

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Qu’est-ce qu’une endométriose ?

Longtemps ignorée, l’endométriose est une maladie chronique qui  touche entre 5 et 20 % des femmes. En effet, il s’agit d’une maladie gynécologique qui se justifie par la présence de cellules de l’endomètre hors de l’utérus. Elle peut se manifester par des douleurs gynécologiques ponctuelles ou chroniques, notamment : 

  • Douleurs dans le bas du ventre ;
  • Règles douloureuses ;
  • Troubles digestifs ou urinaires ;
  • Saignements anarchiques ;
  • Diarrhée ou constipation ;
  • Fatigue chronique.

Dans certains cas, cette maladie est asymptomatique, c’est-à-dire que les symptômes n’apparaissent pas. Cependant, si vous tardez à la diagnostiquer, elle peut provoquer une infertilité. Souvent, il peut s’écouler entre 8 et 10 ans pour que les premiers symptômes apparaissent.

Quelles sont les formes d’endométriose ?

La Haute autorité de santé et le Collège national  des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) ont publié en 2018, les différentes formes de l’endométriose. Ces formes sont : l’endométriose superficielle, l’endométriose ovarienne, l’endométriose pelvienne profonde.

L’endométriose superficielle

Très difficile à repérer à l’imagerie, l’endométriose superficielle représente 70% des endométrioses. Elle touche uniquement le péritoine, (membrane recouvrant la cavité abdominale). Les symptômes peuvent apparaître localement ou dans tout l’espace de l’abdomen et du bassin.

Il est nécessaire, pour détecter une endométriose superficielle, de vous référer à un radiologue expert de l’endométriose, sans quoi vous pourriez obtenir un mauvais diagnostic.

L’endométriose ovarienne

Encore appelée endométriome ou kyste de l’ovaire, l’endométriose ovarienne est caractérisée par la présence d’un kyste de l’ovaire (un seul ou les deux). Ce kyste peut mesurer entre quelques millimètres et plusieurs centimètres. Généralement associées à une endométriose profonde, les endométrioses ovariennes sont présentes chez 70 à 80% des femmes.

L’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) 

Cette forme d’endométriose se caractérise par la présence de lésions infiltrées en profondeur à plus de cinq millimètres sous la surface du péritoine. L’endométriose profonde touche le plus souvent les ligaments utérosacrés (qui représente 50 % des cas), le cul-de-sac vaginal postérieur (qui représente 15 % des cas). 

Elle touche également  l’intestin (20 à 25 % des cas), la vessie (10 % des cas) et les uretères (3 % des cas).

D’autre part, l’endométriose profonde peut également toucher au-delà de la cavité pelvienne : le sigmoïde, le côlon droit, l’appendice et l’iléon terminal pour les localisations les plus fréquentes.

De plus, le patient doit prêter attention à d’autres formes d’endométriose notamment l’endométriose extra pelvienne. Elle se caractérise par la présence d’un stroma et de glandes endométriales fonctionnelles en dehors du pelvis. 

Ses symptômes sont généralement associés aux menstruations. Ils dépendent aussi de la localisation du tissu ectopique et se manifestent par une douleur, une masse ou un nodule. Le nodule est une formation anormale, arrondie, palpable dans ou sous la peau. D’autres manifestations sont le gonflement ou le saignement de la zone malade.

Quels sont les examens nécessaires pour détecter une endométriose ?

Bien qu’étant une maladie bénigne (c’est-à-dire qui n’impacte pas le pronostic vital du patient), l’endométriose est assez douloureuse. Certaines formes peuvent être à l’origine d’un handicap invisible pour les personnes qui en souffrent. 

Très souvent, elle est détectée tardivement. Plusieurs années peuvent s’écouler entre l’apparition des premiers symptômes et la confirmation du diagnostic.

En fonction des symptômes douloureux et de leur nature, le médecin traitant peut procéder à un examen clinique classique (examen général et examen gynécologique). Ce dernier peut permettre de suspecter la maladie. 

Par la suite, il réfère son patient à un gynécologue ou un spécialiste en gynécologie-obstétrique si nécessaire. Après recherche des signes précurseurs, le spécialiste peut recourir à des examens plus poussés pour affirmer son diagnostic. Voici quelques examens utiles pour détecter une endométriose.

Une échographie abdomino-pelvienne

L’échographie abdomino-pelvienne est un examen permettant de visualiser des lésions d’endométriose. Elle peut être réalisée par un professionnel spécialisé dans la recherche des lésions d’endométriose. Il peut s’agir d’un radiologue, d’une sage-femme ou d’un gynécologue.

Pour réaliser un meilleur diagnostic de certaines lésions d’endométriose, il est nécessaire de pratiquer une échographie pelvienne par voie endovaginale. Pour obtenir des images de qualité, une sonde de l’échographe est placée dans le vagin.

La coelioscopie 

Généralement réalisée dans le cadre d’une chirurgie exploratrice, la coelioscopie est un examen au cours duquel une sonde à fibres optiques est introduite dans l’abdomen. Cet examen permet de déterminer la présence de lésions et de les prélever à la fois dans un but thérapeutique et pour les analyser (biopsie). Toutefois, la coelioscopie n’est réalisée que lorsque la patiente présente des symptômes pelviens.

IRM 

En plus de l’échographie abdomino-pelvienne et la coelioscopie, le spécialiste peut demander une imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM).Elle est très souvent réalisée afin de déterminer le nombre et l’emplacement des lésions d’endométriose. Au terme de celle-ci, le spécialiste obtient une cartographie précise des lésions.

Colo-scanner

Lorsque le spécialiste suspecte une atteinte du côlon, il peut également prescrire un colo-scanner. Ce dernier permet de faire un inventaire précis des lésions digestives. En effet, le coloscanner est un examen qui consiste à scanner la région abdomino-pelvienne. Pour y parvenir, il remplit le colon d’eau au moyen d’une canule dans le rectum.

Écho-endoscopie rectale 

Cet examen est réalisé par un gastro-entérologue. Il n’est nécessaire qu’en cas d’une atteinte digestive. Il permet de déterminer avec exactitude et précision s’il existe des atteintes digestives du rectum et du sigmoïde jusqu’à 40 cm de l’anus.

Un bilan des voies urinaires est également prévu grâce à une échographie rénale ou une uro-IRM, lorsqu’une endométriose urinaire est suspectée.

Comment traiter une endométriose ?

Quatre grands principes guident la chirurgie de l’endométriose, notamment : 

Kystectomie

Il s’agit de l’exérèse de la paroi du kyste, c’est-à-dire de la couche fibreuse. L’exérèse peut emporter les zones infiltrées par la maladie. Elle peut tout autant conduire au  sacrifice de certaines structures anatomiques, notamment les ligaments utéro-sacrés ou ronds. Généralement, l’exérèse est réalisée avec des ciseaux, au bistouri, aux ultrasons, à l’énergie plasma ou au laser.

Ablation ou vaporisation

Elle consiste en la destruction in situ de la couche de tissu endométrial, sans essayer de détacher la couche de tissu fibreux. Cette technique est réalisée au moyen d’énergies laser ou plasma qui ne diffusent pas de chaleur en profondeur. Cela permet ainsi de protéger le tissu ovarien.

Sclérothérapie ou l’alcoolisation 

Il s’agit d’une variante d’ablation. C’est une méthode ablative durant laquelle, l’alcool 95° est instillé à l’intérieur du kyste. Il est laissé en place pendant 10 à 15 min, dans le but de détruire la couche endométriale interne, sans toutefois affecter le tissu ovarien.

Ponction-aspiration ou drainage des endométriomes 

Cette technique est utilisée pour les femmes ayant une réserve ovarienne déjà altérée. Le plus souvent, le drainage des endométriomes intervient lorsque le chirurgien désire diminuer le plus possible l’impact des gestes chirurgicaux sur les ovaires. Généralement, elle est sollicitée (la ponction-aspiration) avant une prise en charge postopératoire en fécondation in vitro. Le but ici est de faciliter au mieux la réalisation de la ponction ovocytaire.

L’endométriose est une maladie qui touche le plus de femmes. Le plus alarmant, bien qu’elle soit bénigne, c’est sa capacité à passer inaperçue et à provoquer l’infertilité. Pleins de femmes ont connu des problèmes de procréation, sans savoir quelle en était l’origine. Si vous présentez les symptômes évoqués dans cet article, vous feriez mieux de vous dépêcher voir votre médecin ou un spécialiste afin de détecter très rapidement cette maladie.